L’histoire de fortifications stratégiques

La première enceinte de Vannes est édifiée au 3e siècle : la petite ville antique alors nommée Darioritum se protège derrière ses murailles de la menace germaine. C’est sur la colline de Mené, entourée de marécages, que la bourgade trouve le meilleur site pour se fortifier. L’enceinte antique entoure environ 5 hectares. Le périmètre de ces premiers remparts est inférieur à 1 km. Le château de la Motte est édifié sur la muraille nord entre le 5e et le 6e siècle. Au cours de l’Histoire, il sera successivement la demeure des comtes de Vannes puis de rois et ducs de Bretagne. Au 12e siècle, les remparts font l’objet de réfection de grande ampleur car ils ont été fortement endommagés durant les assauts répétés des Plantagenêt. Au 13e siècle, le château de la Motte est en partie détruit par un séisme et cédé à l’évêque de la ville. Restauré, il deviendra le manoir épiscopal de la Motte.

Il faudra attendre le 14e siècle pour que les enceintes antiques de Vannes soient agrandies : la ville close intègre alors les faubourgs du sud pour passer de 5 à 13 hectares. Jean IV de Bretagne fait construire à la même époque le château de l’Hermine. Malgré l’intégration de la Bretagne au Royaume de France au cours du 16e siècle, les remparts de Vannes continuent d’être entretenus jusqu’au 17e siècle. Ils sont même renforcés durant les guerres de religion du 16e puis durant les premières décennies du 17e, car Vannes reste une cité à la position géographique stratégique pour le royaume. À la fin du 17e, la recherche de circulation est privilégiée, et deux portes supplémentaires sont percées dans les remparts. D’autres parties des remparts seront détruites au 18e siècle et au 19e siècle pour élargir, créer ou aménager des voies de circulation.
 

Visiter Vannes et ses remparts

Les remparts de Vannes restent malgré ces destructions tardives parmi les mieux conservés de Bretagne : il subsiste en effet plus des trois quarts de l’enceinte fortifiée. Une politique de conservation et de valorisation des remparts et portes de la ville est mise en place depuis le début du 20e siècle. Le patrimoine fortifié de la ville est aujourd’hui classé. Toute la partie orientale des remparts est mise en valeur par un agréable jardin public paysagé à la française. De nombreux événements se déroulent au pied des remparts de Vannes : le salon du livre annuel, les fêtes d’Arvor, le festival de photographies maritimes ou encore les fêtes historiques de la ville. Une balade autour de la cité fortifiée permet de découvrir de nombreux éléments magnifiquement conservés : la tour du Connétable, le château de l’Hermine ou hôtel Lagorce, la tour et la porte-prison, l’éperon de la Garenne, les bastions de Haute-Folie et de Gréguennic, ou encore les tours Poudrière, Joliette, du Bourreau et Saint-Vincent. Des sessions de visites guidées de zones d’ordinaire inaccessibles au public sont organisées par la ville de Vannes. Des occasions à ne pas manquer pour découvrir l’incroyable patrimoine fortifié de la ville et de son port.

Informations pratiques pour découvrir les remparts de Vannes

L’office de tourisme de Vannes propose des visites commentées des remparts qui permettent d’accéder à des fortifications inédites, invisibles depuis les axes routiers et habituellement interdites au public. La billetterie est assurée par l’office de tourisme sur le quai Éric Tabarly et par le musée des Beaux-Arts sur la place Saint-Pierre. Il est aussi possible de réserver en ligne. La balade commentée dure 1h30, et est entièrement pédestre. Le prix est de 5,80 euros tarif plein, 3,60 euros pour les jeunes de 18 à 25 ans, et gratuit pour les moins de 18 ans. Le lieu de rendez-vous est au Musée des Beaux-Arts, la Cohue, au 15 place Saint-Pierre, à moins de 25 km du camping d’Arvor.